Notre déploiement BIM : Une approche parsemée de défis
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JCB REVIENT DE LOIN
Quand on pense, qu’à sa fondation en 1985, JCB Construction Canada travaillait sur des plans dessinés à la main par les architectes et s’échangeait des documents principalement par télécopieur — considéré à l’époque comme une innovation technologique majeure — on se rend bien compte qu’on revient de loin. Heureusement, JCB a entreprise de grandes avancées depuis alors que nos surintendants gèrent désormais leurs chantiers du bout de leurs iPads et que l’approche BIM s’étend sur nos plus importants projets de construction. Bien sûr, notre virage technologique, dont l’intégration des outils BIM, ne s’est pas fait de façon linéaire. Plusieurs défis ont dû être relevés au cours de cette tumultueuse aventure numérique.
CONVAINCRE SES CLIENTS ET PARTENAIRES
Contrairement à bien des entreprises, nos premiers projets BIM n’ont pas été réclamés par nos clients. Ils sont plutôt nés de notre propre désir d’innover et de bâtir mieux. En tant que gérants de construction, nous avions le privilège d’exiger l’implantation d’une coordination 3D avec nos sous-traitants principaux, ce qui incluait la création de modèles 3D et la participation collective aux réunions de coordination interdisciplinaire. Un premier défi s’est donc posé de lui-même : faire découvrir et adopter l’approche BIM à nos clients et sous-traitants. Heureusement, l’utilisation de BIM s’est vite démontrée avantageuse par sa capacité à limiter les problématiques en chantier, à mieux contrôler l’avancement des travaux, à simplifier la préfabrication de certains équipements, etc. Ces avantages indéniables ont très certainement facilité et accéléré son adoption unanime par les parties impliquées.
CHOISIR LES BONS PARTENAIRES
Malheureusement, comme il s’agit d’une technologie relativement récente, l’industrie de la construction manque cruellement d’experts dans ce domaine et le niveau de maîtrise des logiciels varie énormément d’une entreprise à l’autre. Il s’avère donc parfois difficile de trouver des partenaires qui sont en mesure de répondre aux exigences requises par une plateforme aussi collaborative. Par conséquent, JCB s’est souvent butée au manque d’interopérabilité, à des erreurs de géolocalisation, à de mauvaises modélisations, à des niveaux de détails trop faibles, etc. Pour pallier ces difficultés, JCB a dû mettre au point un système d’évaluation lui permettant de jauger précisément la compétence et les capacités BIM des sous-traitants qui soumissionnent à ses appels d’offres. Nous avons rapidement compris qu’il ne faut en aucun cas tenir pour acquis que les soumissionnaires ont tous la même capacité ou le même degré de maîtrise des exigences inscrites dans les documents d’appels d’offres. Une évaluation exhaustive de l’expertise BIM doit impérativement être menée en parallèle du processus de soumissions.
SAVOIR SUIVRE LE RYTHME
On le sait tous, la technologie évolue à un rythme effréné. Alors que nous venions d’intégrer l’outil PlanGrid permettant d’accéder aux plans de construction en temps réel, nous embarquions dans l’aventure BIM avec BIM360 Field pour la gestion en chantier et BIM360 GLUE pour la coordination 3D. C’est alors que Autodesk, qui commercialise la plateforme BIM, décide d’acheter Plangrid, que BIM360 Field devient Build, et que BIM360 GLUE évolue vers Model Coordination. Ouf ! Pas facile de s’y retrouver et encore moins de faire le suivi des licences et d’en gérer l’utilisation. Avec une technologie aussi à la fine pointe, il est primordial de se tenir informer des nouveaux développements et d’effectuer l’ensemble des mises à jour requises par les différents logiciels. Pour cela, il faut mettre sur pied une méthode efficace de suivi de licences et de monitorage des changements survenus sur la plateforme de manière à travailler avec les outils les plus actuels possibles.
PRÉVOIR LE TEMPS NÉCESSAIRE AU SUCCÈS
Pour nous assurer une intégration réussie, nous avons formé une équipe interne de spécialistes responsables de la coordination BIM des projets. Malheureusement, la charge de travail que représentait cette coordination, qui s’ajoutait d’ailleurs aux tâches quotidiennes de nos membres, nécessitait un travail beaucoup plus ambitieux que préalablement estimé, particulièrement en début de projet. Les besoins en termes d’assistance technique requis par nos sous-traitants afin de maîtriser cette plateforme de collaboration se sont avérés plus importants que prévu. Malgré que nous ayons initialement sous-évalué la charge de travail nécessaire pour la coordination BIM, nous sommes parvenus à mener à terme nos premiers chantiers BIM, et ce, sans délais supplémentaires. Nous avons bien sûr adapté nos méthodes de travail depuis et nous prévoyons désormais plus de temps en début de projet, étape déterminante dans la mise en place d’une solution de construction BIM réussi.
LE DÉBUT D’UN RENOUVEAU
Bien sûr, ce n’est que le commencement, car la technologie BIM est en constante évolution. Nous aurons certainement encore beaucoup de défis à relever dans les prochaines années, mais nous sommes prêts plus que jamais à nous projeter dans l’avenir de l’industrie de la construction.